Héritage immobilier à Paris : Que faire après une succession
- UpperKey
- il y a 5 jours
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Hériter d’un bien immobilier à Paris peut sembler avantageux, mais implique une succession immobilière souvent complexe. Entre les droits de succession appliqués selon un barème progressif (jusqu’à 45%), les frais de notaire succession (0,5 à 2% + TVA), et les cas fréquents d’indivision, il est essentiel de bien comprendre ses obligations. En cas de démembrement de propriété, le conjoint survivant reçoit l’usufruit et les enfants la nue-propriété. Dans cet article, nous détaillons les étapes à suivre après un héritage bien immobilier, les règles de la fiscalité succession, et les options pour vendre ou conserver un succession bien immobilier à Paris.

La table des matières
Premières démarches après un décès à Paris
Face au décès d'un proche à Paris, plusieurs démarches administratives s'imposent rapidement. Ces procédures sont essentielles pour établir légalement les droits des héritiers, particulièrement lorsqu'une succession appartement fait partie du patrimoine du défunt.
Déclaration de décès et acte de notoriété
En premier lieu, la déclaration de décès doit être effectuée à la mairie de l'arrondissement où le décès est survenu, et ce dans les 24 heures suivant le décès. Cette formalité, généralement accomplie par un proche ou l'entreprise de pompes funèbres, nécessite le certificat médical de décès, le livret de famille du défunt et une pièce d'identité.
Suite à cette déclaration, l'officier d'état civil établit l'acte de décès, document fondamental pour les démarches ultérieures. Par ailleurs, si la succession dépasse 5 910 €, vous devrez obtenir un acte de notoriété auprès d'un notaire. Ce document coûte 69,23 € TTC et liste précisément tous les héritiers ainsi que leurs droits respectifs dans la succession.
L'acte de notoriété vous permettra notamment d'accéder aux comptes bancaires du défunt et de prouver votre qualité d'héritier auprès des différentes administrations.
Quand faire appel à un notaire ?
Le recours à un notaire devient obligatoire dans plusieurs situations, notamment :
Lorsque la succession comprend un bien immobilier
Quand le montant de la succession est égal ou supérieur à 5 000 €
En présence d'un testament ou d'une donation entre époux
Si le défunt avait établi un contrat de mariage
Toutefois, pour les successions sans bien immobilier et inférieures à 5 000 €, vous pouvez éviter les frais de notaire succession en utilisant une attestation signée par l'ensemble des héritiers.
Le notaire joue un rôle essentiel dans le règlement de la succession : il identifie tous les ayants-droit, vérifie l'existence d'un testament, liste les donations antérieures, établit l'inventaire des biens et calcule les droits de succession.
Attestation de propriété immobilière
Lorsqu'un héritage bien immobilier est concerné, l'attestation de propriété immobilière devient indispensable. Ce document, établi par le notaire, constate officiellement la transmission du bien immobilier aux héritiers.
L'attestation de propriété constitue le titre de propriété des héritiers et doit être publiée au Service de la publicité foncière dans un délai de 6 mois après le décès. Son coût varie selon la valeur vénale du bien :
1,935% HT pour la tranche de 0 à 6 500 €
1,064% HT pour la tranche de 6 500 à 17 000 €
0,726% HT pour la tranche de 17 000 à 30 000 €
0,532% HT au-delà de 30 000 €
À noter que cette attestation n'est pas nécessaire si les héritiers s'accordent sur un partage des biens dans les 10 mois suivant le décès.
Comprendre les règles de succession immobilière

La transmission d'une succession bien immobilier s'effectue selon des règles précises définies par le Code civil français. Ces dispositions déterminent qui hérite et dans quelles proportions, que le défunt ait rédigé un testament ou non.
Succession avec ou sans testament
En France, lorsqu'une personne décède sans testament, c'est la loi qui désigne automatiquement ses héritiers selon un ordre de priorité établi. On parle alors de "dévolution légale". Cependant, si le défunt a rédigé un testament, il peut modifier partiellement cet ordre, tout en respectant certaines limites imposées par la loi. En effet, certains héritiers, comme les enfants, ne peuvent pas être totalement déshérités.
Ordre des héritiers selon la loi
Sans testament, les héritiers sont classés en quatre ordres successifs :
Les descendants (enfants, petits-enfants)
Les parents, frères et sœurs
Les ascendants autres que les parents (grands-parents)
Les collatéraux (oncles, tantes, cousins)
Chaque ordre exclut les suivants. Par ailleurs, le conjoint survivant hérite dans tous les cas. Si le défunt laisse des enfants communs avec son conjoint, ce dernier peut choisir entre l'usufruit de la totalité de la succession ou un quart en pleine propriété. Pour des enfants non communs, le conjoint reçoit automatiquement un quart en pleine propriété.
Réserve héréditaire et quotité disponible
La réserve héréditaire constitue la part du patrimoine dont certains héritiers ne peuvent être privés. Sa proportion varie selon le nombre d'enfants :
Un enfant : la réserve est de la moitié des biens
Deux enfants : elle représente les deux tiers
Trois enfants ou plus : elle atteint les trois quarts
La quotité disponible correspond à la partie restante du patrimoine dont le défunt peut disposer librement, par testament ou donation. Ainsi, un propriétaire parisien d'un bien immobilier ne peut léguer à un ami ou une association que le quart de son patrimoine s'il a trois enfants.
En l'absence d'enfants, le conjoint survivant devient héritier réservataire et a droit à un quart du patrimoine. Dans ce cas, la quotité disponible s'élève à trois quarts des biens.
Fiscalité de l'héritage immobilier à Paris

L'aspect fiscal constitue souvent le volet le plus complexe d'un héritage bien immobilier à Paris. La valeur élevée de l'immobilier parisien peut en effet entraîner une charge fiscale conséquente pour les héritiers. La fiscalité succession joue un rôle crucial dans la gestion d'un héritage immobilier.
Droits de succession : barème et calcul
Les droits de succession suivent un barème progressif qui varie selon le lien de parenté avec le défunt. Pour les héritiers en ligne directe (enfants, parents), les taux s'échelonnent de :
5% jusqu'à 8 072 €
20% entre 15 932 € et 552 324 €
45% au-delà de 1 805 677 €
À Paris, où le prix moyen au m² dépasse 10 000 €, un appartement de 50 m² représente déjà une base taxable d'environ 500 000 €, plaçant souvent les héritiers dans les tranches supérieures d'imposition.
Par ailleurs, la déclaration de succession doit être déposée dans les six mois suivant le décès lorsque le défunt résidait en France. Passé ce délai, des pénalités s'appliquent, pouvant atteindre 40% des droits dus après un an de retard.
Exonérations possibles
Plusieurs dispositifs permettent d'alléger la facture fiscale. Ainsi, le conjoint survivant et le partenaire de PACS sont totalement exonérés de droits de succession. De plus, chaque enfant bénéficie d'un abattement succession de 100 000 € sur la part reçue.
Les assurances-vie constituent également un outil efficace de transmission, avec un abattement de 152 500 € par bénéficiaire pour les contrats alimentés avant les 70 ans du souscripteur.
Cas particuliers : PACS, handicap, frères et sœurs
Les personnes en situation de handicap bénéficient d'un abattement supplémentaire de 159 325 €, cumulable avec les autres abattements.
Pour les frères et sœurs, l'abattement s'élève à 15 932 €, et le barème d'imposition va de 35% à 45%. Toutefois, ils peuvent être totalement exonérés sous certaines conditions : vivre ensemble depuis au moins cinq ans avant le décès, être célibataire, veuf, divorcé ou séparé, et avoir plus de 50 ans ou une infirmité.
Entre partenaires de PACS, si l'exonération totale s'applique comme pour les couples mariés, il reste recommandé d'établir un testament, car contrairement aux époux, les partenaires pacsés ne sont pas héritiers l'un de l'autre.
Sortir de l'indivision et gérer le bien hérité

Après avoir complété les formalités administratives et fiscales, les héritiers d'un bien immobilier parisien se retrouvent souvent en indivision, une situation qui peut générer des tensions. Cette copropriété forcée nécessite des décisions unanimes pour les actes importants, ce qui complique la gestion quotidienne du patrimoine.
Vendre ou conserver le bien immobilier
La vente du bien hérité représente souvent la solution la plus simple pour sortir de l'indivision. Pour initier cette démarche, l'accord unanime des indivisaires est nécessaire, sauf si vous passez par la procédure judiciaire prévue à l'article 815 du Code civil. Cette procédure permet à un héritier de forcer la vente même sans l'accord des autres.
Si vous décidez de conserver le bien, deux options s'offrent à vous :
Le partage des biens, qui divise physiquement le bien lorsque c'est possible
La convention d'indivision, qui fixe les règles de gestion et peut durer jusqu'à cinq ans renouvelables
Créer une SCI pour simplifier la gestion
La création d'une Société Civile Immobilière (SCI) constitue une alternative intéressante pour gérer une succession bien immobilier. Cette structure juridique transforme les indivisaires en associés détenant des parts sociales.
La SCI présente plusieurs avantages :
Facilite les prises de décision grâce au vote à la majorité
Permet la transmission progressive des parts
Offre une flexibilité fiscale selon le régime choisi
Toutefois, sa création implique des frais (environ 1 500 €) et des obligations comptables annuelles qui peuvent s'avérer contraignantes.
Rachat de soulte entre héritiers
Le rachat de soulte permet à un héritier d'acquérir les parts des autres en leur versant une compensation financière. Cette option est particulièrement adaptée lorsqu'un héritier souhaite conserver le bien tandis que les autres préfèrent récupérer leur quote-part en argent.
Par ailleurs, cette solution bénéficie d'avantages fiscaux : les droits de partage sont limités à 2,5% de la valeur des parts rachetées, un taux nettement inférieur aux frais de mutation habituels.
Pour financer ce rachat, plusieurs possibilités existent :
L'apport personnel
Le crédit bancaire spécifique "rachat de soulte"
La vente d'autres biens personnels
Ainsi, pour un bien parisien de grande valeur, la question du financement devient centrale dans le choix de cette option.
Conclusion: gérer efficacement l'héritage immobilier parisien
Une succession bien immobilier à Paris peut sembler complexe, mais bien informé, le processus devient plus clair. Après le décès, les démarches commencent par la déclaration de succession et l’acte de notoriété. Le conjoint survivant et les enfants, protégés par la réserve héréditaire, figurent parmi les principaux héritiers. La fiscalité succession varie selon le lien de parenté, avec des abattements fiscaux et parfois une exonération totale, notamment pour les partenaires de PACS. Une fois les démarches achevées, les héritiers peuvent choisir : vendre le bien, rester en indivision ou créer une SCI. Le rachat de soulte est une solution pour garder le bien dans la famille. Un notaire reste un allié clé pour éviter les erreurs dans toute succession immobilière à Paris.
FAQs
Q1. Quelles sont les premières démarches à effectuer après un décès à Paris ?
Les premières démarches incluent la déclaration du décès à la mairie dans les 24 heures, l'obtention de l'acte de décès, et la sollicitation d'un notaire pour établir l'acte de notoriété si la succession dépasse 5 910 €.
Q2. Comment fonctionne la fiscalité sur un héritage immobilier à Paris ?
La fiscalité dépend du lien de parenté et de la valeur du bien. Les droits de succession en ligne directe suivent un barème progressif allant de 5% à 45%. Certains héritiers, comme le conjoint survivant, bénéficient d'exonérations totales.
Q3. Que signifie la réserve héréditaire dans le cadre d'une succession ?
La réserve héréditaire est la part du patrimoine dont certains héritiers, notamment les enfants, ne peuvent être privés. Elle varie selon le nombre d'enfants, allant de la moitié à trois quarts des biens.
Q4. Quelles options s'offrent aux héritiers pour gérer un bien immobilier en indivision ?
Les héritiers peuvent choisir de vendre le bien, le conserver en indivision, créer une SCI pour simplifier la gestion, ou opter pour un rachat de soulte si l'un des héritiers souhaite conserver seul le bien.
Q5. Est-il obligatoire de faire appel à un notaire pour une succession immobilière à Paris ?
Oui, le recours à un notaire est obligatoire pour une succession comprenant un bien immobilier. Le notaire joue un rôle essentiel dans l'identification des héritiers, l'établissement du bilan patrimonial et le calcul des droits de succession.